Invitation à soumissionner
Dans le cadre de son projet national « Gouvernance participative et responsable du secteur de la sécurité au Mali », financé par le Royaume des Pays Bas et la République Fédérale d’Allemagne, la Division Afrique subsaharienne de DCAF vous invite à soumissionner à l’appel d’offres décrit ci-dessous pour le recrutement d’un.e prestataire chargé.e de procéder à l’évaluation finale du projet.
- Lieu : Au domicile (avec une mission dans le pays d’intervention si la situation le permet)
- Type de contrat : Contrat de prestation de service
- Langues requises : Français
- Durée prévue : 20-25 jours de travail idéalement au cours des mois de janvier et/ou février 2025 (TBC)
Description de l’appel d’offre
Présentation de DCAF
DCAF – Le Centre pour la gouvernance du secteur de la sécurité, Genève, se consacre à l’amélioration de la sécurité des états et de leurs citoyens dans le cadre d’une gouvernance démocratique, de l’état de droit, et dans le respect des Droits de l’Homme. Depuis sa création en 2000, il contribue à rendre la paix et le développement plus durables en aidant les états partenaires, ainsi que les acteurs internationaux qui les soutiennent, à améliorer la gouvernance de leur secteur de la sécurité grâce à des réformes participatives et inclusives. Il développe des matériels pédagogiques, fait la promotion de normes et de bonnes pratiques, délivre un conseil juridique, politique et technique, et appuie le développement capacitaire des parties prenantes tant étatiques que non-étatiques.
Cadre programmatique de DCAF au Mali
Situé au cœur du Sahel, le Mali est confronté à une crise multidimensionnelle en matière de paix et de sécurité, qui impacte fortement les populations locales, la stabilité régionale et la sécurité internationale. Minées par des décennies de mauvaise gouvernance, les institutions maliennes ont du mal à répondre aux menaces de l’extrémisme violent et de la criminalité organisée, qui ont connu une croissance exponentielle au cours des dernières années et ne sont plus contenues dans les régions du nord ou du centre. Dans le sillage de ce qui est largement considéré comme la pire crise politique et sécuritaire à laquelle il a été confronté depuis son indépendance, le Mali doit relever le défi de restaurer la paix et la stabilité internes.
Au Mali, DCAF soutient depuis 2014 le processus de Réforme et Gouvernance du secteur de la sécurité dans le but de contribuer au rétablissement d’institutions de sécurité fortes, crédibles, efficaces et transparentes et de renforcer les mécanismes de redevabilité et de contrôle démocratique. Depuis août 2021, DCAF met en œuvre un projet « Gouvernance responsable et participative du secteur de la sécurité au Mali » financé par le Royaume des Pays Bas et la République Fédérale d’Allemagne.
- Vision : Un secteur de la sécurité malien responsable et efficace, fondé sur l’état de droit, assure la sécurité humaine et nationale et crée un environnement propice à une paix et un développement durable.
- Axes stratégiques d’intervention : L’action de DCAF au Mali est articulée autour de trois grands axes stratégiques :
- Soutenir le processus national de gouvernance du secteur de la sécurité
- Renforcer l’efficacité et la performance des institutions de sécurité
- Favoriser un débat public informé sur les questions de gouvernance et de sécurité
Contenu et portée de l’évaluation
La présente mission d‘évaluation finale a pour objectif principal d’analyser les changements institutionnels et opérationnels engendrés directement par le projet et ceux auxquels le projet a contribué indirectement afin de favoriser une approche de la sécurité centrée sur les personnes.
L’évaluation finale offre l’occasion d’évaluer et analyser les réalisations du projet ainsi que de déterminer sa contribution globale en matière de renforcement de la sécurité humaine au Mali, en particulier dans le domaine de la gouvernance du secteur de la sécurité, ainsi que la promotion des droits humains et de l’égalité des sexes.
Evidemment, la mise en œuvre du projet a été largement impactée par les évolutions sécuritaires, institutionnelles et politiques ayant eu lieu au cours des dernières années. L’évaluation finale devra donc mettre un accent important sur l’adaptation aux changements contextuels du projet. Les objectifs initiaux ont été revus afin de refléter ces changements avec notamment une ambition plus humble consistant à maintenir la gouvernance et la réforme du secteur de la sécurité à l’agenda politique et dans le débat public.
L’évaluation identifiera donc les approches et stratégies efficaces permettant de poursuivre des objectifs évoluant en réponse aux changements contextuels. Elle s’intéressera également aux domaines où les résultats sont plus mitigés, tout en cherchant à identifier les facteurs de succès et de mitigation.
Les objectifs de l’évaluation sont donc les suivants :
- Évaluer les résultats et l’impact du projet par rapport aux résultats escomptés.
- Évaluer l’impact du programme sur la culture institutionnelle et les pratiques et comportements des partenaires.
- Mesurer la volonté des partenaires à s’engager dans des changements structurel durables.
- Évaluer l’intégration transversale de l’égalité des genres dans l’ensemble du projet.
- Identifier des résultats non planifiés découlant du projet (outcomes harvesting).
- Évaluer la capacité d’adaptation du projet (et notamment de sa Théorie du Changement et de ses hypothèses) et de sa mise en œuvre face aux évolutions institutionnelles et politiques.
- Evaluer le niveau de prise en compte, de suivi et d’analyse des risques par le projet, ainsi que sa capacité à agir de manière proactive face aux risques émergents.
- Tirer des leçons pour la programmation future, notamment en matière de durabilité des effets.
Plus spécifiquement, l’évaluation finale devra fournir, entre autres, des réponses aux questions indicatives ci-dessous. Les critères d’évaluation de l’OCDE seront utilisés comme référence pour orienter l’évaluation, mais ne seront pas les seuls critères utilisés.
Axe stratégique 1 : Soutenir le processus national de gouvernance du secteur de la sécurité
- Opérationnalisation des comités consultatifs de sécurité (CCS)
- Dans quelle mesure les CCS ont-ils eu un impact sur les choix et orientations politiques aux différents niveaux (local, régional, central) ? En particulier, quelle influence a eu la participation des jeunes et des femmes durant les CCS ?
- Comment a évolué la participation et l’influence des organisation de la société civile de jeunes et de femmes dans les CCS et au niveau de la gouvernance du secteur de la sécurité au niveau local ?
- Appui-conseil stratégique
- Dans quelle mesure le programme a contribué à maintenir la RSS dans l’agenda politique et dans le débat public ?
- Avec quelle efficacité le programme s’est-il adapté aux changements politiques et institutionnelles pour maintenir et encourager la GRSS ?
Axe stratégique 2 : Renforcer les capacités et les performances des institutions de sécurité
- Redevabilité
- Dans quelle mesure les acteurs de redevabilité interne et externe ont-ils rempli leur fonction et adapté leurs actions aux évolutions contextuelles ?
- Les compétences et outils méthodologiques transmis lors de la mise en œuvre du programme ont-ils été mis à profit par les partenaires nationaux ?
- Professionnalisation
- Dans quelle mesure le programme a-t-il impacté le comportement des forces de défense et de sécurité dans leur action quotidienne et leur culture institutionnelle ?
- Spécifiquement, comment le travail sur l’égalité des sexes a-t-il influencé la perception du concept, la culture institutionnelle et le travail quotidien ?
Axe stratégique 3 : Favoriser un débat public informé sur les questions de gouvernance et de sécurité
- Production de connaissance et amplification des messages
- Dans quelle mesure et avec quelle efficacité le programme s’est-il adapté aux changements contextuels pour maintenir la GRSS dans le débat public ?
Méthodologie
La méthodologie spécifique et le plan de travail de l’évaluation à finale du projet seront élaborés et présentés par le/la consultant.e et validés par l’équipe de DCAF/SSAD. Une réunion spécifique sera organisée à cette fin avant le lancement de l’évaluation. La méthodologie proposée devra s’appuyer sur la conduite de diverses activités permettant d’établir une triangulation des données quantitatives et qualitatives et avoir des réponses aux questions évaluatives, issue notamment :
- Une revue documentaire en utilisant toutes les sources disponibles au sein de DCAF ainsi que des partenaires de mise en œuvre (Gouvernement, forces de défense et de sécurité, institutions de contrôle interne et externe, organisations de la société civile, partenaires techniques et financiers…) ;
- Une collaboration avec le chargé de suivi évaluation du bureau de DCAF à Bamako afin de tirer profit des données collectées tout au long du projet ;
- Des entretiens structurés ou semi-structurés et/ou des focus group avec les responsables de l’exécution du projet, le bailleur, et les partenaires de mise en œuvre/bénéficiaires ;
- Une visite de terrain au Mali (à définir en fonction du contextes politique et sécuritaire et des délais impartis). Une méthodologie alternative et réalisable sans visite de terrain doit être intégrée dans la soumission dans le cas où une présence/représentation au Mali n’est pas assurée par l’équipe d’évaluation.
Le/la consultant.e sera libre de proposer tout autre outil ou approche pertinente pour la réalisation de cette évaluation. Il/Elle sera également libre de prendre contact avec toutes les personnes et/ou institutions qui sont susceptibles de contribuer à la réalisation de son mandat. DCAF s’engage à faciliter au mieux la prise de contact du consultant avec toutes les parties prenantes identifiées.
Livrables et calendrier
Les produits spécifiques attendus de l’équipe d’évaluation sont :
- Produit 1 : Rapport initial qui illustre la compréhension des évaluateurs des résultats attendus de l’évaluation et de la manière d’y parvenir. Ce rapport est basé sur les termes de référence, la revue documentaire ainsi que sur les réunions préliminaires avec l’équipe du projet. Ce rapport décrit notamment les stratégies, les activités, les produits et les résultats escomptés ainsi que les relations entre ces différents éléments. Le rapport initial devra comporter entre autres :
- Méthodologie de l’évaluation : description des méthodes de collecte et d’analyse des données quantitatives et qualitatives et des sources de données à utiliser ;
- Matrice d’évaluation : identification des questions clés de l’évaluation et la manière d’y répondre par les méthodes choisies ;
- Un chronogramme de l’évaluation avec les activités et les responsabilités définies ;
- Une liste détaillée des exigences en matière de ressources associées aux activités de l’évaluation et aux prestations présentées dans le plan de travail.
- Produit 2 : Rapport provisoire d'évaluation ne comptant pas plus de 30 pages en français (à l'exception du résumé exécutif et des annexes). Il reprend synthétiquement les principaux constats et conclusions des activités menées avec l’équipe de DCAF/SSAD dans le cadre de l’évaluation finale, et devra présenter les changements concrets engendrés directement ou indirectement par le projet. Il sera partagé avec toutes les parties prenantes pour obtenir leurs commentaires et observations.
- Produit 3 : Présentation PowerPoint en français résumant les principaux constats et recommandations basés sur le rapport préliminaire.
- Produit 4 : Recueil de bonnes pratiques, d’exemples de réussites (success stories) et de leçons apprises de la mise en œuvre du projet, incluant des conseils pratiques pour leur adaptation et duplication dans le cadre d’autres projets. Le recueil doit être synthétique et structuré afin de favoriser son utilisation pratique dans le cadre des autres interventions.
- Produit 5 : Rapport final d’évaluation comportant les recommandations et commentaires faits sur la première version du rapport provisoire. Ces recommandations devront notamment porter sur les opportunités d’intervention pour le DCAF en tenant compte de l’évolution du contexte.
Le nombre de jours estimé pour la réalisation de ce travail est de 20 jours. Le prestataire devra faire une proposition technique et financière détaillée (budget et chronogramme) qui sera évaluée par les équipes du projet.
Calendrier
Activités et produits clés
Décembre 2024 - janvier 2025
- Processus de sélection et recrutement
Deuxième moitié de janvier 2025
- Début des revues documentaires et réunion préparatoire par le groupe de référence.
- Finalisation de la conception de la méthodologie de l'évaluation ;
- Préparation du rapport initial d’évaluation (produit 1) ;
- Présentation du rapport initial aux commanditaires, au groupe de référence, dont les observations doivent être intégrées dans la version finale du rapport initial.
Février 2025
- Conduite de l'évaluation et la collecte de données/analyse.
- Préparation et soumission du rapport en français – Draft 1 (produit 2) ;
- Partage avec l’équipe de DCAF/SSAD pour revue.
Première moitié de mars 2025
- Présentation Powerpoint récapitulant les principaux constats et les recommandations basés sur le rapport préliminaire (produit 3).
- Préparation et présentation du recueil de bonnes pratiques et de leçons apprises de la mise en œuvre du projet (produit 4).
- Soumission du rapport final en français (produit 5) et intégration des dernières corrections éventuelles apportées par DCAF au plus tard le 15 mars 2025.
Profile et compétence du/de la consultant.e
L’équipe d'évaluation sera composée d’un.e ou plusieurs évaluateur/rice.s et devra travailler en lien étroit avec les équipes du projet au siège et sur le terrain. Il/elle devra justifier d’expériences similaires dans la conduite d’évaluation de projet ainsi que de connaissances et expériences en matière de gouvernance, stabilisation et de processus de réforme du secteur de la sécurité. Il est important que le/la consultant(e) maitrise parfaitement le français (écrit et parlé). Il aura la responsabilité de proposer et de mettre en œuvre les solutions les plus adéquates pour la réalisation de cette évaluation.
Profil général du consultant :
- Démontrer une solide expérience en matière de conduite d’évaluation finale de projet dans le domaine de la stabilisation et de la gouvernance ;
- Démontrer de la rigueur dans le travail, une grande disponibilité, une aptitude au travail en équipe et un esprit d’initiative développé ;
- Démontrer sa capacité à travailler sans faire de discrimination d’ordre culturelle, de genre, de religion, de nationalité et de sensibilité sociopolitique ;
Compétences :
- Capacités accrues d’analyse et de synthèse ;
- Capacités accrues de rédaction ;
- Autonomie, sens de l’initiative et de l’anticipation ;
- Aptitude à tenir des délais contraignants ;
- Aptitude à travailler sous pression et dans un contexte sécuritaire difficile ;
- Parfaite maitrise des logiciels de collecte de données numériques et d’analyse des données en sciences sociales ;
- Maitriser les logiciels bureautiques courants (Microsoft Office) et internet.
Education et expérience :
- Expérience de minimum 7 ans en matière de gestion et de conduite d’évaluation de projet d’appui à la stabilisation, à la bonne gouvernance, au processus de réformes publiques.
- Expérience démontrée dans le domaine de la stabilisation et de la gouvernance du secteur de la sécurité ;
- Expérience démontrée dans la production d’analyses et de réflexions/orientations stratégiques de haut niveau ;
- La connaissance de l’environnement politique, social, économique et sécuritaire de la région du Sahel de manière générale, et bonne connaissance du contexte malien en particulier, sont désirables.
How to apply
Les soumissions doivent être envoyées électroniquement jusqu’au 31 décembre 2024 en postulant ici: plateforme de recrutement.
La soumission devra contenir :
- Le CV du/de la consultant.e
- Une proposition technique et financière détaillée. La proposition doit contenir deux scénarii. Un premier incluant une mission dans le pays et un deuxième avec une méthodologie adaptée en cas d’impossibilité de voyager.
- Une liste détaillée des expériences en lien avec la mission proposée. Merci de fournir le contact d’au moins une personne référence.
La soumission doit être rédigée en français et l’offre doit être assortie d’une durée de validité minimum de 30 jours. Les services proposés seront examinés et évalués en fonction de l’exhaustivité et de la conformité de la soumission avec les critères indiqués dans les Termes de Référence ci-dessous et du coût global de la prestation. La soumission qui répondra à l’ensemble des exigences et possèdera le meilleur rapport qualité/prix sera sélectionnée aux fins d’attribution du contrat.